Lettre à Robin Williams
[ Ceci est un texte que j’avais écrit il y a presque six ans et que j’avais posté sur mon compte Facebook, j’ai donc eu envie de le partager ici aussi.]
Cher Robin,
Je me dis que, si le facteur arrive à déposer des lettres d’enfants au Père Noël, peut-être qu’il pourrait aussi t’envoyer un message de ma part ?
Je me demande comment c’est, là ou tu te trouves maintenant. Est-ce que le ciel est toujours bleu ? Ou alors peut-être y a-t-il des nuages de toute les formes ? Peut importe dans le fond si tu peux y manger ton plat préféré ou continuer de regarder le sport à la télé… L’important, c’est que tu sois heureux, que finalement, tu sois en paix avec toi-même, avec les gens, avec le monde.
C’est bizarre dans le fond. Toi et moi, on ne connaissait même pas. Je ne connais pas le nom de tes parents ou l’endroit où tu as vécu étant gamins et je n’ai pas vu tous tes films. Au final, est-ce que c’est si important tout ça ? On ne s’est jamais vu, même si j’en rêvais. Et toi, tu ne savais même pas que j’existais. Pourtant, je peux t’assurer que je t’aime et que je continuerais de t’aimer tout au long de ma vie.
Je t’ai écrit à plusieurs reprises afin de te faire savoir toute l’admiration et l’amour que je pouvais te porter. Je ne sais pas si tu as eu un jour l’une de mes lettres entre tes mains et si, peut-être, elles t’ont émue. Après tout, j’étais une gamine 17 ans qui écrivait sur du papier ses sentiments envers un grand acteur en y ajoutant des stickers. Tu devais en recevoir des centaines comme les miennes par jour, mais j’espère, je garde l’espoir, qu’un jour, tu as lu qu’une certaine France, venant de Belgique, t’appréciait beaucoup. J’espère que là ou tu te trouves maintenant, tu gardes un œil sur moi.
Dans le fond, je ne te connais pas. Je ne me doutais même pas des démons contre lesquels tu te battais jour après jour. Comment aurais-je pu le savoir ? Tu savais si bien faire ton métier, « jouer la comédie ». Tu savais si bien nous faire rire, nous faire oublier nos problèmes sans parvenir à oublier les tiens. J’aurais aimé faire partie de ta vie, j’aurais aimé pouvoir t‘aider, donner tout mon cœur et toute mon âme pour essayer de te faire aimer la vie à nouveau.
Et maintenant que j’ai un souvenir de toi dans la peau, je vais essayer plus que jamais de me battre contre mes propres démons et surtout de rire, d’apprécier la vie, de vivre pleinement. Les rires qui sortiront de ma bouche seront pour toi, les sourires qui étireront mes lèvres également. J’essaye de ne plus te pleurer, mais tu me manques tellement. C’est drôle comme une personne que je n’ai jamais rencontrée peut me manquer à ce point. Savoir que le monde continue de tourner sans toi me rend triste. Mais je te promets, de faire en sorte de rendre ce monde un peu plus drôle en ton honneur.
Tu me promets de m’attendre Robin ? J’aimerais beaucoup imiter le hot-dog avec toi, voler jusqu’au pays imaginaire, jouer à jumanji, faire des vœux, être un clown, visiter un musée ou encore participer à une émission de radio en ta compagnie. En attendant, tu garderas un œil sur moi ? Ne m’en veux pas si parfois, je ne vais pas bien. Si parfois, je ne ressens plus la force d’aimer le monde ou de m’aimer moi-même, si je pleure beaucoup ou si je te pleure simplement. Parce que je saurais que dans le ciel, quelque part, une étoile veille sur moi et cette étoile, ce sera toi.